Les Bassins fermeront exceptionnellement à 18h (dernière entrée 16h45) le 13 décembre et à 16h (dernière entrée 15h) le 18 décembre.
Réservation en ligne très fortement conseillée. Attention, les mercredis, samedis & dimanches, aucune entrée entre 12h45 et 14h30.
Autour de l'exposition De Vermeer à Van Gogh
Trois siècles de peinture hollandaise
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Les œuvres phares
Johannes Vermeer, La Jeune fille à la perle, 1665, huile sur toile, 44,5 x 39 cm, Mauritshuis, La Haye, © Photo: Mauritshuis, The Hague
La Jeune fille à la perle
À la fois inquiète et curieuse, La Jeune fille à la perle se tourne et nous regarde. Sa beauté naturelle, alliée à une douce rêverie, nous trouble. Mais d’où viennent ce charme et cette émotion ? La réponse est dans le contour gracieux de son visage, à la fraîcheur veloutée, dans cet étonnant turban dont un pan retombe savamment sur sa nuque, et dans les minuscules touches de blanc profond, qui apportent à l’œuvre sa singulière luminosité : à l’extrémité des lèvres, dans les yeux, et bien sûr sur la boucle d’oreille en perle. Une perle en forme de goutte, dont le volume laisse à penser qu’elle est en cristal, reflétant admirablement le col blanc de la jeune femme.
La Jeune fille à la perle
Johannes Vermeer , 1665 , huile sur toile , 44,5 x 39 cm , Mauritshuis, La Haye , © Mauritshuis, The Hague
Johannes Vermeer, Vue de Delft, c.1660-1661, huile sur toile, 96,5 x 115,7 cm, Mauritshuis, La Haye © Mauritshuis, The Hague
Vue de Delft
À la vue de ce tableau, la critique française du 19ème est enthousiaste : ce n’est pas une perspective, c’est un « coup de soleil sur la ville après l’orage » : l’expression d’un de ces phénomènes atmosphériques tant recherchée par les peintres Monet ou Boudin. Vermeer a construit son tableau à partir d’éléments colorés, où chaque tache participe à l’architecture : carrés, triangles ou diagonales… Van Gogh se confie à son frère Théo : « J’ai pensé à la vue de ville de Vermeer de Delft à la Haye. Quand on regarde cela de tout près, cela semble incroyable, fait, dirait-on, avec de tout autres couleurs que l’on imaginerait à la distance de quelques pas. »
Vue de Delft
Johannes Vermeer , vers 1660-1661 , huile sur toile , 96,5 x 115,7 cm , Mauritshuis, La Haye , © Mauritshuis, The Hague
Vincent van Gogh, Autoportrait au chapeau de paille, 1887, huile sur toile, 40,6 x 31,8 cm, Legs de Mme Adélaïde Milton de Groot (1876-1967), 1967, The Metropolitan Museum of Art, New York © CC0 1.0 Universal/www.metmuseum.org
Autoportrait au chapeau de paille
Né en 1853 aux Pays-Bas, Van Gogh ne se consacre à la peinture qu’à partir de 27 ans, après avoir échoué comme marchand d’art, puis pasteur. Il rejoint sa famille à Nuenen, pour réaliser ce qui est considéré comme ses premières vraies toiles, vers 1885. Les années suivantes sont faites d’apprentissages et de rencontres fondamentales : à Anvers, il découvre Rubens et les estampes japonaises ; à Paris, l’Impressionnisme. C’est dans la capitale française qu’il peint le plus d’autoportraits, n'ayant pas les moyens de s’offrir des modèles.
Autoportrait au chapeau de paille
Vincent van Gogh , 1887 , huile sur toile , 40,6 x 31,8 cm , Legs de Mme Adélaïde Milton de Groot (1876-1967), 1967, The Metropolitan Museum of Art, New York , © CC0 1.0 Universal/ www.metmuseum.org
Johannes Vermeer, L'Art de la Peinture, 1666-1668, huile sur toile, 120 x 100 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne, © Photo: akg-images
L’Art de la Peinture
L’Art de la peinture montre une scène inhabituelle, mais qui reste calme et sereine, à l’image de l’œuvre de Vermeer : même la peinture se fait sans bruit ! Le rideau de théâtre dit aussi autre chose, qui pourrait s’adapter à l’ensemble de son travail : Vermeer est un homme immobile, qui n’est jamais sorti de Delft, qui n’a représenté que sa ville, et dont le principal modèle est son épouse. Il peint une vie recluse, domestique, dans le silence et parfois l’inquiétude. Chacune de ses scènes nous oblige à épier derrière la tapisserie : nous voilà transformés en voyeurs !
L’Art de la Peinture
Johannes Vermeer , 1666-1668 , huile sur toile , 120 x 100 cm , Kunsthistorisches Museum, Vienne , © akg-images
Vincent van Gogh, La Méridienne, 1889- 1890, huile sur toile, 73 x 91 cm, musée d'Orsay, Paris, Photo: © Frank Buffetrille. All rights reserved 2023 / Bridgeman Images
La Méridienne
Van Gogh s’inspire d’une gravure figurant La Méridienne du peintre Millet, son maître et père spirituel. Grâce aux choix des couleurs, la sieste du couple s’illumine. Il utilise un bleu violet intense et soutenu dans le ciel, qu’il adoucit pour les vêtements des paysans. Jouant des contrastes, il déploie une nouvelle fois une variété de jaunes : un jaune paille pour le champ situé en plein soleil, contre un jaune de plus en plus brun à mesure que l’on se rapproche de l’ombre qui protège les dormeurs. Il se dégage de la scène une certaine sérénité, liée au repos bien mérité des travailleurs, mais aussi à la tendre proximité du couple.
La Méridienne
Vincent van Gogh , 1889-1890 , huile sur toile , 73 x 91 cm , musée d’Orsay, Paris , Frank Buffetrille. All rights reserved 2023 , © Bridgeman Images
Rembrandt van Rijn, La Ronde de Nuit, 1642, huile sur toile, 379,5 x 453,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam, © Photo: Rijksmuseum - CC0 1.0
La Ronde de Nuit
Mais que fait donc cet enfant au milieu de soldats ? Et ces lances qui s’entremêlent ? Si l’on s’en tient au titre original de ce grand tableau, il s’agit d’un portrait de « La compagnie de Frans Banning Cocq et Willem van Ruytenburch » : voici donc un énième tableau figurant l’une de ces fameuses milices bourgeoises qui défendent la ville d’Amsterdam vers 1642, avec au centre, le commandant Cocq à l’écharpe rouge et son lieutenant. Seulement voilà : Rembrandt est derrière le chevalet et au lieu d’une pose rigide et respectable, le peintre dispose les arquebusiers en un chaos recherché, parsemé de détails cocasses, dans un clair-obscur dont il a le secret, et qui donne à l’ensemble un incroyable mouvement. Rembrandt ne fait pas qu’un portrait : il nous relate une histoire. Mais nul ne sait laquelle…
La Ronde de Nuit
Rembrandt van Rijn , 1642 , huile sur toile , 379,5 x 453,5 cm , Rijksmuseum, Amsterdam , © Rijksmuseum - CC0 1.0
Hendrick Avercamp, Paysage d’hiver avec patineurs, vers 1608, huile sur panneau, 77,3 x 131,9 cm, Rijksmuseum, Amsterdam © Rijksmuseum - CC0 1.0
Paysage d’hiver avec patineurs
Quelle réjouissante partie de glisse ! La ville entière s’est invitée : il y a là des couples d’amoureux, deux enfants en luge, un jeune homme qui tombe, d’autres qui glissent en file indienne, mais aussi un pêcheur armé d’un filet, un mendiant près d’un groupe de bourgeois endimanchés… et même deux personnages qui font leurs besoins, se croyant à l’abri des regards ! Rien n’échappe au regard acéré et railleur du peintre Hendrick Avercamp. Jusqu’aux joueurs de Kolf, cet ancêtre du hockey, dont l’observateur français Jean Nicolas de Parival, disait : « celui qui le premier frappe au but gagne l’argent qui est mis en jeu. Mais le plus souvent, on ne joue que pour savoir qui donnera à boire à la compagnie » !
Paysage d’hiver avec patineurs
Hendrick Avercamp , vers 1608 , huile sur panneau , 77,3 x 131,9 cm , Rijksmuseum, Amsterdam , © Rijksmuseum - CC0 1.0
Vincent van Gogh, La Nuit étoilée, 1889, huile sur toile, 73,7 x 92,1 cm, Acquis grâce au legs Lillie P. Bliss Bequest (par échange), Museum of Modern Art, New York, © Photo: Bridgeman Images
La Nuit étoilée
Comme lorsqu’il peint un paysage ou un bouquet, pas question de travailler de mémoire : Vincent se rend sur place et peint sur le vif. L’histoire raconte qu’il avait accroché des bougies à son chapeau afin de pouvoir éclairer sa toile !
La Nuit étoilée est une œuvre majeure de la période arlésienne de l’artiste. Il développera ce thème du « champ bleu de cobalt du ciel nocturne » à plusieurs reprises.
La Nuit étoilée
Vincent van Gogh , 1889 , huile sur toile , 73,7 x 92,1 cm , Acquis grâce au legs Lillie P. Bliss Bequest (par échange), Museum of Modern Art, New York , © Bridgeman Images
Vincent van Gogh, Portrait de l'artiste, 1889, huile sur toile, 65 x 54,2 cm, Don de Paul et Marguerite Gachet, enfants du docteur Gachet, 1949, musée d'Orsay, Paris, © Photo: Bridgeman Images
Portrait de l’artiste
D'après la correspondance de Van Gogh, l’œuvre a été réalisée au début du mois de septembre 1889, alors qu’il est interné à l’hospice de Saint-Rémy de Provence. Il se remet d’une crise en peignant : dans une lettre à son frère Theo, il mentionne ce portrait de lui à fond « bleu fin du Midi et le vêtement lilas clair ». Les teintes bleu clair du fond gagnent sa veste… à moins que ce ne soit l'inverse ? Au point que le peintre semble faire partie intégrante de ce fond dont les touches en flammèches évoquent un monde d'hallucinations. En s'inscrivant dans ce « tourbillon », Van Gogh se peint tel qu'il est, inlassablement pris dans son tourment.
Portrait de l’artiste
Vincent van Gogh , 1889 , huile sur toile , 65 x 54,2 cm , Don de Paul et Marguerite Gachet, enfants du docteur Gachet, 1949, musée d’Orsay, Paris , © Bridgeman Images
Rachel Ruysch, Nature morte aux fleurs sur une table de marbre, 1716, huile sur toile, 48,5 x 39,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam, © Photo: Rijksmuseum - CC0 1.0
Nature morte aux fleurs sur une table de marbre
En se spécialisant, en se concentrant sur ce qu’ils savent faire, les peintres hollandais du 17ème arrivent à un degré de perfection extrême : dans le rendu des matières, dans la subtilité des compositions, dans le raffinement de l’éclairage. La nature morte, en bas de la hiérarchie des thèmes, devient en Hollande un genre recherché, qui vise la reproduction la plus fidèle de la réalité. Le motif des bouquets de fleurs, aux compositions complexes et fascinantes, atteint son apogée à la fin du siècle, avec des peintres comme Rachel Ruysch. Pourtant, la réalité est trompeuse : tout est mis en scène par l’artiste pour faire la démonstration de son savoir-faire, rien n’est naturel.
Nature morte aux fleurs sur une table de marbre
Rachel Ruysch , 1716 , huile sur toile , 48,5 x 39,5 cm , Rijksmuseum, Amsterdam , © Rijksmuseum - CC0 1.0
Johannes Vermeer, La Ruelle, vers 1658, huile sur toile, 54,3 x 44 cm, Rijksmuseum, Amsterdam, © Photo: Rijksmuseum - CC0 1.0
La Ruelle
La Ruelle est une œuvre de petite taille qui célèbre la vie domestique. C’est un paysage typique de la vieille ville de Delft : une simple maison ancienne sous un ciel orageux. Quatre présences silencieuses l’habitent : une femme coud sur le seuil, une autre se penche sur un puit, une servante lave le trottoir, aidée par un garçon. Les personnages ne sont que des taches de couleurs, perdues dans le dédale des architectures. Car le véritable sujet du tableau, c’est la maison : centre de la vie familiale, expression de l’ordre et de la dignité morale… des valeurs si chères à la société hollandaise de l’époque.
La Ruelle
Johannes Vermeer , vers 1658 , huile sur toile , 54,3 x 44 cm , Rijksmuseum, Amsterdam , © Rijksmuseum - CC0 1.0
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